Aux Etats-Unis, le Natural Resources Defense Council vient de révéler, dans un rapport sur l'efficacité énergétique des consoles de jeux vidéo, que les consoles de jeux vidéos consomment chaque année autant d'électricité que les 1,3 million d'habitants de San Diego (y compris lorsqu’elles sont en veille, ce qui peut représenter un supplément de 100 euros sur la facture annuelle d’électricité d’un joueur). Le gisement d’économies pourrait représenter les deux tiers de la consommation actuelle, soit 11 milliards de kWh d'électricité et 7 millions de tonnes d’émissions de CO2 – à condition que les trois fabricants-leaders Microsoft, Sony et Nintendo équipent leurs consoles d’économiseurs d’énergie simples, ce qui n’est pas le cas.
Ce constat critique est également celui de Greenpeace, dont la dixième version du Guide pour une High-Tech Responsable, publié depuis août 2006, vient de sortir. Dans cette édition, un focus est fait sur le climat, avec notamment l’ajout d’un critère relatif aux pratiques et politiques de l’entreprise sur le sujet – en raison à la fois de l’urgence de l’enjeu mais aussi en raison de l’impact important de l’industrie électronique sur le changement climatique (2% des émissions globales à ce jour, soit autant que l’aviation !) et de sa contribution potentielle à la transition vers une économie sans carbone. Conclusion : à ce jour, peu de marques d’informatique, de téléphonie mobile ou de jeux vidéo sont en réalité avancées en termes de lutte contre le changement climatique, malgré le discours "vert" qui est désormais celui de Dell, Microsoft, Lenovo, LG, Samsung ou Apple. Parmi les 18 marques évaluées par Greenpeace, seules Sharp, Fujitsu Siemens et Philips ont pris les mesures qui s’imposeraient au niveau planétaire pour contribuer à atteindre la réduction nécessaire des émissions de CO2 (soit 30% à l’horizon 2020 dans les pays occidentaux) et seuls HP et Philips travaillent à réduire dans les mêmes proportions leurs émissions directes. Pour Greenpeace, il est "décevant de voir que des marques qui se veulent innovantes et réactives avancent aussi lentement sur le sujet, alors même qu’elles pourraient transformer la crise climatique en opportunité de business". Au final, Nokia reste en tête du classement, tandis que Toshiba progresse significativement pour passer à la 4e place partagée avec Sony-Ericsson et Samsung. De leur côté, les marques informatiques phares que sont Dell, HP et Acer régressent, ainsi qu’Apple qui perd une place malgré une amélioration de sa note (due à des annonces ambitieuses sur l’élimination des retardateurs de flamme à in 2008). A noter : Philips, qui se révèle plutot bon élève sur les questions de climat, accuse un sérieux recul du fait de son lobbying hostile aux réglementations sur les déchets électroniques…