La pratique du « doggy bag » est largement répandue aux Etats-Unis, afin d’emporter chez soi les restes de son repas au restaurant (plus de 80% des clients des Cheesecake Factory ressortent avec leur petit sac de restes !). En Europe, elle demeure encore exceptionnelle, en dehors de quelques restaurants (notamment asiatiques ou italiens) combinant consommation sur place et vente à emporter. Pourtant, le doggy bag est un outil très utile pour lutter contre le gaspillage alimentaire, fléau très fréquent dans les restaurants ! Avec 230g en moyenne gaspillés par personne et par repas dans la restauration commerciale, il ne s’agit pas d’un problème à prendre à la légère.
Une enquête réalisée par la DRAAF (Direction Générale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) Rhône-Alpes établit que si 53% des restaurateurs répondant déclarent constater que leurs clients ne finissent pas toujours leur assiette, seuls 31% proposent des doggy bags, ou bien envisagent de le faire. Les restaurateurs réfractaires à cette pratique avancent tout d’abord le fait qu’une trop petite quantité ne justifie pas l’usage d’une boîte, ou bien qu’ils craignent les risques que le client tombe malade en ne respectant pas les règles de conservation. 47% des répondants estiment que le plat est fait pour être consommé tout de suite, et 28% avancent ne pas vouloir mettre leur client mal à l’aise…
La pratique est encore peu courante sur le territoire français, et serait surtout un problème culturel : un aliment consommé est envisagé comme un déchet, et l’emmener pour s’en faire un repas le soir ou le lendemain peut générer un sentiment de honte. Mais cette gêne ne saurait s’installer dans l’esprit des Français, de plus en plus sensibilisés à la question du gaspillage alimentaire et de ses coûts environnementaux. Le doggy bag doit être envisagé comme une pratique positive : en emportant un peu de ses plats non-terminés, cela peut être l’occasion d’égayer un repas maison un peu simple, et de prolonger le plaisir du restaurant !
Aussi, les consommateurs désirant se mettre au doggy bag ne doivent pas hésiter à le demander, même s’ils ne l’obtiennent pas, ce qui contribuera à sensibiliser les restaurants face à une demande croissante !