Le géant de la distribution Wal-Mart, qui "pèse" 406 milliards de dollars, travaille activement à l’élaboration d’une méthode de notation globale de ses produits et des 100 000 fournisseurs qui les fabriquent – le tout, selon un certain nombre de critères sociaux et environnementaux restant à finaliser. La preuve : Wal-Mart a réuni pour un séminaire de 3 jours, dans l’Arkansas, 1500 experts de l’évaluation "développement durable" des produits, représentants d'ONG mais aussi concurrents (comme Costco, Target ou Kroger) et fournisseurs (comme Unilever, Procter & Gamble, Tyson, General Mills ou Tyson), pour poser les bases de la méthodologie qui sera utilisée mais aussi en assurer la crédibilité et la pertinence, voire la diffusion rapide à d’autres enseignes. L’objectif était de valider et d’enrichir une première version de l’outil élaborée pour Wal-Mart par les Universités de l’Arkansas et de l’Arizona, avec la contribution d’autres institutions académiques américaines prestigieuses comme Harvard, Berkeley ou Stanford…
Cette initiative fait suite au "virage vert" pris par la stratégie de Wal-Mart en 2005, qui s’est d’abord manifesté à travers le Sustainable Packaging Scorecard, un outil d’évaluation de la qualité écologique des emballages que Wal-Mart a annoncé en 2006 et lancé début 2008, en même temps que le Groupe demandait à ses fournisseurs de réduire significativement le poids et les impacts écologiques de leurs emballages, poussant des géants du marché comme Procter & Gamble à passer toutes leurs lessives au format concentré. Il faut dire que l’influence de Wal-Mart, premier distributeur mondial, est évidemment colossale – de sorte que cette nouvelle notation des produits tout au long de leur cycle de vie devrait faire grand bruit : à titre d’exemple, l’an dernier, l’annonce par l’enseigne qu’elle arrêtait de vendre des biberons contenant du bisphénol-A, bien que ce dernier soit jugé non-problématique par les autorités américaines et européennes, a marqué un tournant international sur ce sujet. Autant dire que pour les fournisseurs de Wal-Mart, le message lié à l'arrivée prochaine d'un étiquetage social et environnemental des produits est clair : il leur faudra s’adapter, s’améliorer… ou bien disparaître des rayons !