Cleveland, une ville américaine de plus de 400 000 habitants, est devenue le symbole de la crise des subprimes : 100 000 personnes incapables de rembourser ces prêts piégés y ont été expulsées de leur maison depuis le début de la crise. Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses associés, avocats de la ville, assignent en justice 21 banques qu’ils jugent responsables des saisies immobilières à Cleveland. Le procès n’aura pas lieu… en tout cas dans la réalité. Mais sous l’impulsion du réalisateur Jean-Stéphane Bron – qui a signé en 2003 le documentaire Le Génie Helvétique – l’affaire Cleveland contre Wall Street est quand même portée devant les tribunaux… à l’écran, sous la forme d’un film hybride entre le documentaire et la fiction. Car si le procès est un faux, le juge, les avocats et les témoins sont bien réels ! Et c’est leur histoire qui est racontée. Le film respecte la procédure judiciaire et organise des interrogatoires et contre-interrogatoires de toutes les parties prenantes dont les victimes bien sûr mais aussi, plus étonnant, un policier chargé des expulsions, un informaticien de renom qui a créé un logiciel pour améliorer l’efficacité de ces prêts, un ancien courtier...
Prix du Public au Festival Paris Cinéma cet été, le film Cleveland contre Wall Street montre en détails les effets locaux des pratiques financières mondiales et leurs aberrations – des taux qui fluctuent entre 8% et 16%, des prêts de 70 000$ accordés pour des maisons valant 26 000$ sans garantie de ressources des emprunteurs… Un film sur le « capitalisme en action » selon son réalisateur Jean-Stéphane Bron, depuis le 18 août dans les salles et à ne surtout pas rater !