On le dit beaucoup, et une étude récente du "Food Ethics Council" (Conseil de l’éthique alimentaire, en anglais) vient renforcer cette hypothèse : l’eau pourrait être le prochain sujet environnemental qui fait mal, après le carbone et le changement climatique. Et tout comme le carbone n’en finit pas de mettre au défi les produits que nous consommons au quotidien (de bilan carbone en étiquette CO2), l’eau pourrait bien devoir être prise en compte assez vite par les fabricants et les consommateurs soucieux de réduire l’impact de la consommation sur la planète. Or les quantités d’eau nécessaires pour fabriquer des produits de consommation courante sont tout bonnement astronomiques : il faut par exemple 140 litres d’eau pour produire une tasse de café, 16 000 litres pour produire 1 kilo de viande de bœuf, 3500 à 5700 litres pour 1 kilo de poulet et 1330 litres pour un kilo de pain, d’après Food Ethics Council. Dans un contexte où l’eau commence à manquer à la surface du globe, ces chiffres prennent une importance toute particulière. Et le bilan est tout aussi hallucinant : dans les pays occidentaux, nous consommons chaque année 1m3 d'eau pour boire, 100m3 pour des travaux domestiques divers… mais 1000m3 au détour de la nourriture que nous mangeons. La solution ? D’abord informer les consommateurs pour que ceux-ci puissent faire leurs choix en connaissance de cause. Actuellement, plusieurs organisations se penchent sur la question, comme Sustain, un regroupement d’ONG écologistes anglaises, qui a commandité l'étude du Food Ethics Council sur une étiquette "eau" des aliments : Sustain travaille (comme l’ADEME en France) à la création d’une étiquette sur plusieurs critères - dont la consommation d’eau induite à tous les stades de l’élaboration du produit. Cette étiquette serait applicable à tous les produits alimentaires et qui proposerait plusieurs niveaux d’exigence (pour que distinguer les meilleures pratiques).