Marc Veyrat, le chef triple-étoilé, passionné d'herbes aromatiques, de racines et autres fleurs sauvages comestibles de montagne, et qui s’était déjà illustré en publiant l’an dernier un livre au titre un rien iconoclaste de "Fast Food sain", persiste et signe : il vient d’ouvrir à Annecy-le-Vieux son premier fast-food bio. L’idée est simple, selon le chef : "MacDo a eu une idée de génie. Ils ont su s’adapter à l’attitude des gens qui n’ont pas le temps de manger à midi. De ce point de vue, ils ont cinquante ans d’avance." A une nuance près, selon Veyrat : il doit être possible de manger vite tout en mangeant bien et pas cher – à condition de servir de la vraie nourriture et de défendre la cuisine française, celle de nos mères et de nos grands-mères. Au menu de Cozna Vera (la cuisine vraie), donc : l’incontournable hamburger-salade, des brochettes de polenta de sushi et d'écume d'anchois, une soupe de courge à l'écume de réglisse virtuel, du pot-au-feu, du bœuf bourguignon, du poulet au citron et encore de la blanquette de veau... et aussi, tous issus de l'agriculture biologique, à emporter dans des bocaux artisanaux (évidemment consignés) ou à savourer sur place avec un verre de vin. Le tout, pour un prix modique entre 6 et 15 €. Un concept que le chef au grand chapeau noir voudrait étendre à d’autres villes de l’hexagone comme Paris ou Marseille, porté par son engagement : "il y a cinq ans, je suis entré en résistance pour le bio, et contre les pesticides, les insecticides, contre tous ces engrais, contre tout ce qu'on nous met !" Une initiative qui marche sur les traces d'Alain Alexanian qui, avant de reprendre la cuisine du club de jazz Le Duc des Lombards à Paris, a été le premier chef étoilé à lancer un restaurant rapide bio pour les étudiants : le "A Point" Café à Lyon, élu Palme d’Or 2005 pour la création du meilleur concept de restauration en France par le Leader’s Club, qui sert des infusions d'herbes fraîches, des sandwiches originaux, des plats du jour de saison et autres jus de légumes, accordant (cohérence écologique oblige !) des réductions au personnel hospitalier mais aussi aux détenteurs de cartes de transport en commun.