Alors que les groupes de travail du Grenelle de la mer s'apprêtent à rendre leurs rapports à Jean-Louis Borloo, les premières Journées de la Mer, qui se déroulent du 8 au 14 juin, ont débuté ce lundi avec pour objectif de faire redécouvrir l'océan et ses ressources, "les grands oubliés du 20e siècle" selon le ministre chargé de l'Écologie. Des visites d’aquarium et de centres de sauvetage, mais aussi des expositions, des conférences, des soirées thématiques, des animations ludiques et sportives, des nettoyages de plages, des actions de sensibilisation à l'environnement marin, ou encore des exercices de dépollution : plus de 230 manifestations sont organisées dans toutes les régions littorales mais aussi en Ile-de-France, en Picardie ou en Rhône-Alpes. Instaurées cette année par le Ministère de l’Ecologie autour de la Journée Mondiale de l’Océan (le 8 juin), ces journées ont trois objectifs principaux : faire découvrir aux plus jeunes - et le cas échéant aux moins jeunes – les richesses et fragilités des mers ou océans français, sensibiliser les Français aux bonnes pratiques en matière d’environnement et de sécurité, et enfin valoriser les activités maritimes professionnelles. De nombreux acteurs allant des établissements publics à vocation maritime aux associations en passant par des acteurs privés ouvriront pour l’occasion leurs portes aux Français qui, s’ils connaissent mal la mer, n’en sont pas moins très friands de ses ressources. Chaque Français consomme aujourd’hui 29 kilos de poissons, coquillages et crustacés par an, ce qui place l’hexagone à la troisième place en Europe. D’après l’INSEE, le poisson est ainsi passé de 8,3% à 16,9 % du budget alimentaire des ménages français en un demi-siècle. Et cet engouement n’est pas sans effet sur la planète : les trois quarts des réserves mondiales sont désormais concernées par la surpêche (voir notre fiche-produit "Poisson").
Ces journées sont donc aussi l’occasion de rappeler ce que chacun peut faire, à son niveau, en tant que consommateur : d’abord, rechercher et privilégier les poissons labellisés AB (issus de l’aquaculture biologique) ou MSC (label de pêche durable pour les espèces sauvages - voir notre Guide des Labels) et soutenir ainsi les efforts de rares entreprises engagées comme Findus ; ensuite, adapter sa consommation en évitant les espèces les plus menacées comme le saumon sauvage, le cabillaud ou le thon. A noter aussi : à l’occasion des Journées de la mer, Mescoursespourlaplanète.com met en ligne le premier Guide des Sushis Responsables publié en français. Réalisé avec l’expertise du Centre national de la Mer Nausicaá à Boulogne-sur-mer, ce guide permet d’apprécier les sushis et sashimis sans contribuer à la disparition d’espèces couramment consommées et déjà menacées. Dans un esprit positif et déculpabilisant, il indique donc les poissons et crustacés à privilégier parmi ceux fréquemment utilisés dans la fabrication des sushis mais aussi les bonnes questions à poser pour inciter les restaurateurs à repenser leur offre de manière plus responsable.