En cette période de Fêtes, voici une histoire qui ressemble à un conte de Noël. TerraCycle est une start-up d'un nouveau genre, résolument écologique et forcément couronnée de succès. Créée en 2002 par deux étudiants de Princeton, TerraCycle a commencé par transformer les déchets alimentaires du restaurant universitaire en un engrais liquide naturel et hyper-efficace, issu de la digestion des déchets organiques par des vers rouges (qui peuvent ingérer leur poids chaque jour et se reproduisent très rapidement)… (Eco)logiquement, les deux compères ont décidé de vendre leur produit magique dans des bouteilles de soda reconditionnées et l’ont baptisé "worm poop" (littéralement excrément de ver !). Avec un coup de pouce de "business angels", cet engrais (désormais fabriqué industriellement sur un convoyeur où vivent les vers qui laissent derrière eux les précieux excréments et remontent sans fin vers l’amont où des déchets organiques compostés sont ajoutés au fur et à mesure) est devenu le produit-phare de l'entreprise, vendu au Canada et aux Etats-Unis, dans les magasins d'enseignes-phares comme WalMart, Home Depot, Target ou Whole Foods… Il faut dire que, selon les fondateurs de TerraCycle, les 70 000 micro-organismes qui vivent dans une bouteille font des merveilles au jardin !
Mais le vrai coup de génie de TerraCycle, c’est que d’autres entreprises la payent pour prendre en charge leurs déchets verts ou alimentaires (elles économisent ainsi des coûts de mise en décharge d'environ 100 dollars la tonne). A la pointe de l’écologie industrielle, qui consiste à utiliser les déchets comme des ressources, TerraCycle réussit ainsi la prouesse d’avoir de dégager du profit net sur la seule acquisition de ses matières premières (20 à 30 dollars par tonne de déchets collectée) ! Et la logique ne s’arrête pas là : la marque, qui a lancé d'autres produits mais continue à utiliser des bouteilles de soda ou de lait récupérées sur lesquelles elle n’a plus qu’à apposer ses étiquettes ou ses pulvérisateurs, a également des accords avec Pepsi ou Stonyfield Farm qui subventionnent son système original de récupération des emballages usagés à travers les écoles et associations du pays (celles-ci sont payées en échange de leurs efforts de collecte)...