Un Anglais moyen mange 11 000 animaux au cours de sa vie. L’élevage est pourtant très consommateur d’eau, d’espace, d’intrants chimiques et de pétrole. Pour preuve, John Vidal, un journaliste anglais, fait le point dans un récent article du quotidien the Guardian sur les conséquences de notre consommation de viande sur la planète. Les résultats sont édifiants, malgré les images rassurantes de poulets ou de moutons courant dans les prés des emballages ou publicités. La production animale est la première source d’émission de GES après l’ensemble des transports réunis (avions, voiture, train, camions…) – selon différentes études l’élevage serait responsable de 18% à 51% des émissions de GES. Cette part énorme s’explique par les activités induites par la production de viande auxquelles on ne pense pas forcément, de l’amont (la déforestation des forêts primaires de l’Amazonie, qui est notamment menée pour planter du soja destiné aux élevages du monde entier) à l’aval (les hangars chauffés et éclairés 24h/24 ou les camions transportant le bétail puis la viande d’un bout à l’autre de la planète).
Selon the Guardian, l’élevage a besoin de 20 fois plus d’espace que la production végétale car qu’il soit intensif ou extensif, il faut de la place pour les pâturages ou pour les fermes ainsi que de l’espace pour produire l’alimentation, comme évoqué plus haut (soja et palme essentiellement). Et la productivité des ressources n’est pas exactement au rendez-vous : pour produire 1kg de viande de porc, il faut 8,4kg de végétaux. Bien sûr, cette production végétale est, dans la plupart des cas, cultivée à grand renfort d’intrants chimiques (pesticides, engrais…) – aux Etats-Unis, on estime que 37% des pesticides sont utilisés dans la production de viande (directement ou via leur alimentation). En outre, la facture s’alourdit lorsque l’on regarde la consommation d’eau car il en faut directement pour les animaux (boisson, nettoyage des fermes et des abattoirs…) mais aussi pour leur alimentation – la production de 500gr de riz (espèce ayant besoin de beaucoup d’eau) nécessite ainsi 92l d’eau,selon l’article, quand pour 500gr de bœuf, il faut 9 000l d’eau. En plus des problèmes environnementaux, la production intensive de viande s’est avérée ces dernières années être un véritable nid à microbes – les dernières grandes épidémies de maladie étaient toutes dues à l’état sanitaire déplorable des bâtiments d’élevages et des abattoirs : grippe A, grippe aviaire, vache folle…
Alors pour sauver la planète, conclut l’article, un geste simple consiste à réduire sa consommation de viande voire à adopter un régime végétarien, dont les études ont prouvé qu’il avait moins d’impact sur la planète qu’un régime carné, même biologique.