C’est une première dans le secteur du textile. Depuis deux ans, la marque de jeans Levi’s s’est lancée dans une expérimentation auprès d’une de ses usines de vêtements au Bangladesh. Aux côtés d’experts de l’International Finance Corporation (une organisation du Groupe de la Banque Mondiale dédiée au développement des entreprises dans les pays émergents), cette usine a mis en place des actions destinées à réduire sa consommation d’électricité, grâce par exemple à l’installation d’ampoules et de machines à coudre moins gourmandes en énergie.
Cette expérimentation n’est que le début d’un ambitieux plan mondial de réduction de l’empreinte carbone de Levi’s. D’ici 2025, la marque ambitionne d’avoir recours uniquement à une énergie d’origines renouvelables au sein des deux usines qu’elle possède et de réduire de 90% les émissions de ses propres bâtiments, par rapport à 2016. La marque n’est pas la première à lancer un tel plan et souhaite surtout aller plus loin en embarquant ses fournisseurs dans la poursuite de ses objectifs. Objectif : réduire de 40% les émissions de ses sous-traitants. La fabrication des tissus et leur couture représentant respectivement 31% et 9% de l’empreinte carbone totale de la marque (à la différence de ses magasins, ses centres de distributions, ses bureaux et de ses deux usines, représentant seulement 1% de son empreinte), cet objectif s’annonce prometteur. Toutefois, il nécessite un difficile travail de négociation avec ses fournisseurs, sur lesquels la multinationale n’a que peu de marge de manœuvre. La marque a déjà réussi à convaincre six d’entre eux à mettre en place des actions de réduction de leur consommation d’énergie. Ce programme pilote est destiné à être par la suite appliqué aux autres fournisseurs de Levi’s.
L’entreprise ne prévoit toutefois pas de travailler auprès de ses producteurs de coton, bien que la culture de cette matière soit source d’importants impacts environnementaux. La marque a actuellement recours au coton certifié BCI (Better Cotton Initiative), un programme accompagnant des producteurs notamment dans la réduction de leur utilisation de fertilisants et pesticides. Cette initiative est cependant bien moins exigeante que d’autres certifications.