Diplômée de Yale et designer chez Ideo, une société de design (produit, web ou concept) et conseil en innovation qui travaille pour de grands groupes mondiaux, Valerie Casey est aussi, depuis un an, à l’origine d’une initiative dont l’objectif est de réduire les impacts environnementaux et sociaux négatifs du design. Son « Kyoto du design », comme elle l’appelle elle-même, vient même d’avoir les honneurs de Business Week.
De quoi s’agit-il ? « The Designers Accord » est un code de conduite qui a d’ores et déjà été signé par plus de 3 500 designers dans le monde et est soutenu par l’Association Américaine des Designers. La première partie du code a un air vertueux mais connu : les designers s’engagent à former leurs équipes sur le développement durable, à discuter le sujet avec leurs clients, et à réduire l’impact direct de leurs activités.
Mais la seconde partie est plus innovante : les signataires s’engagent à revoir le contenu des contrats avec leurs clients pour prendre en compte et minimiser l’impact environnemental de leur travail, et surtout à partager en "open source" tout ce qu’ils apprennent dans leur quête d’un design plus responsable. Un pas essentiel, car l’accès à la connaissance est la première barrière au développement du sujet. Cette mise en commun collaborative des ressources et des informations, sur les éco-matériaux, sur les analyses de cycle de vie disponibles des produits, sur les bonnes pratiques ou encore sur les stratégies commerciales de vente de tels projets, devrait contribuer à répandre la démarche en limitant le temps et le coût d’acquisition d’une expertise par les agences de design.