Alors que la France est le troisième pays au monde pour la consommation d'insecticides, d'herbicides et de fongicides, et que la nécessaire réduction de leur usage a été soulignée dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, deux études publiques viennent souligner l'importance de l'exposition aux pesticides, notamment par voie alimentaire, rapporte Le Monde. L’une, publiée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), fait apparaître que 6 % des fruits et légumes présentent des teneurs en résidus de pesticides dépassant les seuils autorisés : il s’agit essentiellement des poivrons, des lentilles, des aubergines et des piments pour ce qui concerne les légumes, et des poires, des mandarines et des fraises pour les fruits. La seconde, réalisée par l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques), a évalué l'exposition aux pesticides de 130 enfants franciliens : on en retrouve dans l'urine de 70 % de ces enfants - dans des proportions supérieures à celles de l’environnement intérieur, ce qui suggère qu’une autre source d’exposition est à rechercher, qui pourrait être la voie alimentaire. Enfin, pour conclure sur ce panorama peu réjouissant, rappelons que la dernière étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN) sur la qualité de l’eau montrait que les eaux superficielles et souterraines restent largement contaminées par les pesticides (96% et 61% des cas), ce qui compromet la vie des organismes aquatiques et la production d'eau potable sans traitement spécifique…