Dix sept ans après la célèbre campagne "Nos emplettes sont nos emplois" des Chambres de Commerce, le sujet revient à la mode… Alors que la vogue du local bat son plein, de l’alimentation aux vêtements en passant par les accessoires comme les lunettes ou les chaussures, l’ancien ministre Yves Jégo a remis début mai à l’Elysée un rapport dont l’objectif était de "définir les contours d'une nouvelle "Marque France" en concertation étroite avec les entreprises concernées par cette question, les organisations professionnelles, les pouvoirs publics ainsi que les associations de consommateurs".
Sous un titre éloquent, "En finir avec la mondialisation anonyme : la traçabilité au service des consommateurs et de l'emploi", le rapport de 200 pages propose la mise en place d'un marquage facultatif "Made in France" de une à trois étoiles afin de valoriser les entreprises qui fabriquent l'essentiel de leur production en France. Concrètement, le nombre d'étoiles varierait avec le niveau de valeur ajoutée produite dans l’Hexagone, pour distinguer notamment les produits intégralement fabriqués en France de ceux qui sont assemblés localement à partir de matières premières importées. Rappelons que selon un rapport récent du Credoc, le consommateur français serait prêt à payer le "made in France" 16% plus cher que le produit importé, en contrepartie de l’impact social positif de cet achat.
Yves Jego propose également la création d'un label national "Qualité Origine France" qui serait utilisé à l'exportation, y compris dans l’Union Européenne. Et il recommande par ailleurs d'étendre le champ des "Indications géographiques protégées" (IGP), aujourd’hui valable sur les produits alimentaires portant un nom géographique et liés à un terroir, à certains produits non agricoles comme la porcelaine de Limoges ou les couteaux de Laguiole. Enfin, les dix propositions comprennent également des éléments sur la mise en place d’une véritable carte d’identité des produits, pour faciliter l’accès à l’information par les consommateurs, ou encore sur la nécessaire régulation du marché de la labellisation (agences de notation, sites web spécialisés etc.) en imposant a minima un système d’enregistrement. "Convaincu de la nécessité d'informer le consommateur sur l'origine et la qualité des produits qu'il achète", selon le communiqué, Nicolas Sarkozy aurait demandé à Yves Jego, en lien avec le ministre chargé de l'Industrie Christian Estrosi, de travailler, d'ici à la fin 2010, à la mise en œuvre opérationnelle des recommandations du rapport. D’après un sondage QuickSurveys pour LSA, 71,5% considèrent que renforcer le label "Made in France" est une bonne idée…