Les scandales toujours croissants de fusillades sur des campus américains font réagir les acteurs publics comme privés. Dans ce débat houleux des armes à feu, l’opinion publique, en plus des représentants étatiques, pointe du doigt la responsabilité des entreprises, en particulier celles qui rendent possible (ou n’empêchent pas) ce commerce florissant des armes à feu.
C’est dans ce contexte que BlackRock, plus grand gestionnaire d'actifs au monde, a annoncé le 9 janvier dernier la création de « portefeuilles indiciels » excluant fabricants et vendeurs d'armes. C’est aussi à l’occasion du 30 ème anniversaire du fond que son directeur, Laurence D. Fink, envisage d’aller plus loin en envoyant une lettre personnellement adressée à tous les CEO des plus grandes entreprises destinataires des fonds, leur demandant de s’engager et d’« apporter plus de bénéfices à la société ».
« Au cours des deux semaines passées, nous avons attiré l'attention de nos clients sur leur exposition vis-à-vis des entreprises civiles fabriquant des armes à feu », a précisé BlackRock. « Nous avons un dialogue permanent avec de nombreux clients et nous les aidons à examiner leurs possibilités de modifier ou d'éliminer cette exposition aux armes à feu ». L’entreprise n'a toutefois pas annoncé qu'elle allait revendre ses participations dans l'industrie, lui préférant le dialogue.
Avec sa prise de position, BlackRock s’insèrerait-il dans un mouvement de remise en cause et de recherche de sens des plus grandes entreprises dans leur business model ? Coup de comm’ ou véritable prise de position ? L’avenir le dira.