Le groupe indien Tata, parti du textile pour arriver dans l’alimentaire, l’acier puis l’automobile, vient de présenter après 5 années de recherche la voiture la moins chère du monde : la Nano, c’est son nom, a été conçue pour ne pas coûter plus de 100 000 roupies (1 700 euros). Les initiateurs du projet soulignent que l’Inde compte 1 milliard d'habitants mais ne vend que 1 million de voitures par an, aux consommateurs les plus aisés, et 6 millions de motos et de trois-roues, qui transportent encore souvent toute une famille à la fois ! C’est donc à tous ceux pour qui les véhicules proposés sur le marché ne sont pas abordables que s’adresse Tata avec la Nano, qui respecte les standards d’émission européens et peut atteindre une vitesse maximale de 70 km/h, mais n’a ni air conditionné, ni lève-vitres électriques, ni airbag, ni boîte de vitesse automatique…
Autant dire que ce produit est un casse-tête pour la planète : d’un côté, les émissions réduites pourraient certes contribuer à assainir l’air indien, à mobilité égale, puisque la Nano émet moins de particules et de produits toxiques que les deux roues circulant en Inde… Mais ces derniers émettent quand même moins de CO2 qu’une voiture et le bas prix de la Nano risque tout bonnement de répandre la civilisation automobile en Inde et, avec elle, la pollution et les embouteillages dont le pays souffre déjà beaucoup. Evidemment, l’idéal aurait été une Nano électrique… mais la seule entreprise « verte » de Tata, qui est pourtant un très gros conglomérat, est à ce jour une filiale commune avec BP dans l’énergie solaire. L’accessibilité, oui, mais à quel prix pour la planète ?