Les jeunes veulent être un moteur du changement et amener une nouvelle vision du développement durable : c'est ce que révèle une enquête publiée mi-mai par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement auprès de plus de 8000 jeunes adultes originaires de 20 pays différents. Cette enquête mondiale sur les modes de vie durables, intitulée "Visions for Change", est l’une des premières menées au niveau mondial sur les modes de vie durables : elle fait apparaître que les jeunes adultes urbains de 18 à 35 ans, de l’Australie au Vietnam, de l’Ethiopie à l’Egypte, considèrent la pauvreté et la dégradation de l’environnement comme étant les deux plus grands défis auxquels l’humanité ait jamais été confrontée, mais aussi qu'ils souhaitent être mieux informés sur ce qu’ils peuvent faire pour contribuer à changer les choses. Ils ont besoin d’aide pour comprendre les fondements environnementaux, économiques et sociaux du développement durable. Le PNUE rappelle d'ailleurs qu'avec la moitié de la population mondiale ayant moins de 30 ans et la plupart d’entre eux vivant dans des pays en développement, les jeunes adultes apparaissent de plus en plus comme les catalyseurs de l’innovation sociale, culturelle et technologique, comme des acteurs majeurs dans la définition des modes de vie et des tendances de consommation.
L'étude révèle par exemple que bien que les jeunes soient prêts à s’engager et à améliorer le monde dans lequel ils vivent et qu’ils se disent convaincus de pouvoir le faire (seul 25% des jeunes estiment qu’ils ne peuvent avoir aucune influence sur les politiques locales), ils ont besoin de conseils et d’opportunités pour prendre des mesures concrètes. Autre conclusion : les jeunes adultes sont très satisfaits de leurs vies, et seulement très peu d’entre eux rêvent d’un mode de vie luxueux, mais ils aspirent à la sécurité - financière, sociale, environnementale et personnelle. Ils souhaitent vivre dans un environnement propre, loin des zones urbaines polluées et chaotiques et plus proches de la nature, ceci étant particulièrement vrai pour les jeunes de pays émergents ou en développement comme le Brésil, le Vietnam ou le Liban. Par ailleurs, bien que la demande pour une alimentation biologique et locale soit forte, dans la plupart des pays étudiés les jeunes ne font pas mention des produits biologiques lorsqu’ils décrivent leurs habitudes d’achats quotidiens - ainsi aux Philippines, les aliments biologiques et les produits issus du commerce équitable sont à peine mentionnés, et seulement 10 pour cent des Portugais y ont pensé au moment d’expliquer leurs choix. Dans le même esprit, la durabilité est rarement mentionnée comme étant une motivation pour utiliser les transports en commun ; par exemple, au Brésil moins d'un pour cent des jeunes mentionnent la préservation de l’environnement ou la diminution de la pollution parmi les raisons qui motivent leur usage des transports en commun. Enfin, les jeunes préfèrent des solutions locales non-intrusives qu’ils peuvent adapter à leur quotidien (le vélo, le jardin partagé ou le compostage urbain…) Ces résultats montrent la nécessité de développer des initiatives qui leur permettent de participer et de s’impliquer au niveau local, sans toutefois être intrusives. Et l'étude de conclure sur la nécessité de mobiliser l’école, la formation professionnelle et le travail de sensibilisation autour du développement de capacité pour les modes de vie durables, avec des recommandations globales mais aussi 16 rapports nationaux détaillés (hélas pas sur la France) qui permettent de mieux comprendre les conditions propres à chaque pays, les spécificités culturelles, économiques et autre facteurs influant sur les modes de vie.
Le rapport est uniquement disponible en anglais sur Internet, tout comme les rapports par pays.