En octobre 2015, l’enseigne dirigée par Michel-Édouard Leclerc se voyait pointée du doigt par l’ONG foodwatch et Réseau Environnement Santé. En cause : la présence de traces d’hydrocarbures (MOSH, mineral oil saturated hydrocarbons et MOAH, mineral oil aromatic hydrocarbons), provenant des cartons d’emballages en fibres recyclées, dans certains aliments d’épicerie. Cette contamination chimique avait été révélée suite à des tests effectués par foodwatch, mettant en cause plusieurs références de lentilles, riz et céréales commercialisées par E. Leclerc en marque propre (Marque Repère, €co+) dans plusieurs pays européens. Ces substances toxiques suspectées d’être cancérogènes, mutagènes et de perturber le système endocrinien, représentent un réel enjeu de santé publique et il y a urgence à les éliminer des assiettes des consommateurs.
Un an après cette interpellation, Michel-Édouard Leclerc vient d’annoncer que le groupe s’engage à éliminer d’ici mi-2017 toutes traces de MOAH sur ses marques propres et à respecter une limite à la présence de MOSH dans ses produits. Il précise également que « des exigences seront clairement exprimées auprès des marques nationales » commercialisées dans les magasins du groupe. C’est une première pour un groupe de cette envergure dans un contexte où il n’existe à l’heure actuelle aucune réglementation protégeant les consommateurs des dangers des hydrocarbures dans leurs aliments.
La mise en place de cette mesure pose la question de la subtile équation entre défense de l’environnement et de la santé : l’enseigne précise ainsi que la préoccupation santé est prioritaire mais se fera au détriment de la lutte contre le suremballage, cheval de bataille historique du groupe. En effet, un emballage-écran sera rajouté à court terme aux références concernées pour empêcher la migration des polluants provenant des emballages en fibres recyclées.
E.Leclerc, qui a pris cet engagement sous pression de foodwatch et non de façon proactive, demande maintenant aux pouvoirs publics mais surtout à l’Union Européenne de légiférer sur cette problématique. Un nouveau combat pour les ONG ?