A l'occasion de l'ouverture du SIAL 2012, le Salon International de l'Agroalimentaire, qui se tient à Villepinte jusqu'à jeudi, le ministre délégué chargé de l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a annoncé sa volonté de "réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici à 2025" en France, conformément aux objectifs fixés par l'Europe en amont de l'année européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire de 2014 et déjà repris par l'Allemagne, notamment. "Chaque Français jette de 20 à 30 kg de nourriture par an : légumes abîmés, pain au restaurant, assiette entamée, invendus des magasins", a expliqué Guillaume Garot dans une interview au Journal du Dimanche, "et ce gaspillage représente environ 400 euros par an pour une famille de quatre personnes", précisant qu'il faut s'engager "contre les dérives de la société de surconsommation".
Guillaume Garot et le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll ont prévu plusieurs actions qui associeront des enseignes de la distribution, des associations, des industriels, des marchés comme Rungis et l'univers de la restauration collective : d'abord, non pas la révision du système des dates de péremption, délicate du fait des contraintes de sécurité alimentaire, mais l'optimisation de la gestion des stocks (retrait plus tôt des produits avant leur date limite, pour mieux les redistribuer vers l'aide alimentaire) ; puis le retour de la vente à l'unité dans les rayons des grandes surfaces ainsi que les "promotions différées" pour éviter qu'une partie des produits achetés en lots dans le cadre de promotions irrésistibles ne se périme. Par ailleurs, cinq opérations pilotes seront lancées dans des collèges en Dordogne et dans un restaurant d'entreprise en Mayenne pour adapter les portions et des contrats seront signés avec les 22 marchés d'intérêt national "pour faciliter la récupération des invendus par les associations". Enfin, les Pouvoirs Publics ont lancé un site internet dédié au sujet, gaspillagealimentaire.fr (qui comprend notamment une "bourse aux dons" en ligne à l'attention des professionnels) ainsi qu'une campagne de sensibilisation signée "Manger c'est bien, jeter ça craint" qui sera lancée en janvier mais est d'ores et déjà à découvrir sur le site du Ministère.
Prochaine étape : l'analyse des premiers résultats de ces actions devrait déboucher, en juin, sur "un pacte national contre le gaspillage".