Entre juillet et septembre 2010, l'association Générations Futures a acheté dans divers supermarchés des aliments non-bio composant les repas-types d’une journée d’un enfant d’une dizaine d’années. Concrètement, quatre repas et un en-cas ont ainsi été élaborés en suivant les recommandations du Ministère de la santé : du thé au lait (eau chauffée dans une bouilloire en plastique), du pain de mie avec du beurre, de la confiture et un jus de raisin pour le petit-déjeuner ; une pomme pour l’en-cas de 10h ;
une salade composée (salade verte, tomate, thon), un steak et des haricots verts, du raisin pour le déjeuner ; un smoothie aux fruits rouges pour le goûter ; une salade verte, du saumon avec du citron et du riz (plat servi dans une assiette en plastique alimentaire), un fromage fondu et une pêche pour le dîner ; du pain aux deux repas, un chewing-gum pour enfant
et 1,5 litres d’eau du robinet en boisson.
La conclusion du rapport est sans appel : l'analyse des menus révèle la présence de 81 substances chimiques recensées, dont des pesticides, métaux lourds et autres polluants. Sur ces 81 substances, 5 sont classées cancérigènes, 42 cancérigènes possibles ou probables, et 37 sont susceptibles de perturber le système hormonal. Parmi les aliments particulièrement "chargés", on trouve notamment le beurre et le thé au lait, le steak haché, le thon en boîte, mais aussi les légumes (où l’on trouve, sans surprise, de nombreux pesticides), le chewing-gum, l’eau du robinet (riche en nitrates et chloroforme), le saumon (qui a la palme de l’aliment le plus "riche" en résidus chimiques)… et même l'assiette en plastique utilisée pour réchauffer le repas au micro-ondes. "Dans la quasi totalité des cas, les limites légales pour chaque substance chimique prise individuellement ne sont pas dépassées", précisent les auteurs du rapport. Mais ils n’en jugent pas moins "préoccupante" l'exposition des consommateurs, a fortiori quand il s’agit d’enfants et compte-tenu du possible effet "cocktail", à ces substances, en rappelant l'augmentation constatée du nombre de cancers.